Le tir beursault, également appelé de nos jours « beursault », « jeu beursault » ou encore « noble jeu de l’arc », se pratique en France depuis plus de sept siècles dans les jardins d’arc. Plusieurs enluminures du XIVème siècle attestent déjà la pratique de ce tir particulier en aller-retour.
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La tradition

Pratiqué sur un terrain spécifique nommé « jeu d’arc », « jardin d’arc » mais aussi « beursault » qui lui donne son nom, le tir beursault est une discipline régie par des règles d’honneur et de courtoisie dont la codification a trait à la bienséance tout autant qu’à la sécurité. Le cérémonial observé dans l’enceinte du jeu s’inspire de symboles dérivés de la tradition catholique, auxquels sont initiés les Chevaliers d’arc, garants du bon fonctionnement de la Compagnie d’arc. Le tir beursault pratiqué dans les jardins d’arc peut prendre de nombreuses formes. Il est la base de la vie traditionnelle des Compagnies d’arc et sera utilisé pour :

  • Les tirs de tradition comme la Saint-Sébastien et l’abat-oiseau
  • Les parties de jardin, d’installation, de deuil, …
  • Les prix de Compagnie, de Roy, de Chevalier, de Connétable, …
  • Tous ces prix seront tirés sur des cartes décorées pour l’occasion.

​Ensuite, viennent les concours avec :

  • Les Prix Généraux
  • Les tirs de Bouquet (qualificatifs au Championnat de France) avec carte et marmot spécifiques
  • Les concours beursault (qualificatifs au Championnat de France)

C’est le seul tir où l’on compte d’abord les honneurs (nombre de flèches à l’intérieur du grand cordon) avant de compter les points. Rester dans la carte signifie rester dans l’honneur, au sens propre comme au figuré. Cela fait partie de l’initiation à la Chevalerie de l’Arc. Le traditionnel « Mesdames, messieurs, je vous salue » est de mise avant de tirer sa première flèche dans un beursault.

Les basiques de la discipline

Aujourd’hui, le concours beursault consiste à tirer une seule flèche en aller-retour dans un jeu d’arc et cela 40 fois de suite, soit 20 haltes précédées de 2 haltes d’essai. Outre son côté traditionnel, le tir beursault est, au niveau sportif, un tir très éducatif et d’une grande difficulté. Devoir tirer une fois dans un sens, une fois dans l’autre (avec ce que cela implique pour le vent ou le soleil), une seule flèche à la fois, sans possibilité d’erreur, demande une grande concentration. Si, sur une volée de trois flèches, il est possible d’en avoir une moins bonne, cela n’est pas permis au Beursault. Un 7 sur un blason de 122 cm à 50 m équivaut à une flèche hors carte (hors de l’honneur) sur une carte Beursault. Obtenir un « marmot » supplémentaire dans les badges fédéraux, ou mieux, sa qualification pour les Championnats de France, n’est pas plus facile que dans les autres disciplines et est toujours une grande satisfaction pour les archers.

Dans les concours beursault, sont admis l’arc classique, l’arc à poulies et l’arc droit.

La sécurité au jeu d’arc

​La vigilance dans un jeu d’arc est primordiale pour assurer la sécurité de tous. Pour cela, le peloton sera précédé par le marqueur qui ouvrira le pas de tir lorsque toutes les flèches du peloton (5 tireurs) seront arrivées en cible. Il pourra être assisté d’un « garde-panton » à chaque butte pour empêcher toute entrée inopinée sur le pas de tir. Le dernier archer du peloton (ou le garde-panton) fermera l’entrée du pas de tir avec une chaîne après son passage.

Dans les jeux d’arcs modernes, des portillons électroniques assurent que l’on ne puisse entrer sur un pas de tir tant que le pas opposé n’est pas libéré et verrouillé. Enfin, rien ne vaut un coup d’œil dans les miroirs traditionnellement placés à chaque angle des buttes de tir pour vérifier que le pas opposé a bien été libéré. Un drapeau rouge disposé à chaque butte permettra au marqueur d’interrompre le tir pour relever un marmot ou vérifier la valeur d’une flèche. Il vérifiera dans le miroir que l’archer sur le pas de tir opposé a bien compris le signal et a reposé son arc.